1907 - 1981 COLL Fernand

, par udfo31

Fernand Coll est né rue de la République à Toulouse en 1907. Après son certificat d’étude il entre en apprentissage dans l’entreprise aéronautique Dewoitine.

En 1929, il entre à la Cartoucherie de Toulouse comme ajusteur-fraiseur, Syndicaliste engagé à la CGT historique, il est élu en 1932 secrétaire fédéral des jeunesses socialistes, Il participe activement à la victoire du Front populaire et devient permanent de la SFIO : Il collabore directement avec le cabinet de Paul Faure, ministre d’état du Gouvernement de Léon Blum.

Franc-maçon, Fernand Coll appartient à la Loge « La Française des Arts » dont il obtint le grade de Maître en 1948. Durant la guerre d’Espagne cette Loge prendra fait et cause pour les républicains espagnols en lutte contre Franco. Fernand Coll intervient auprès de Pierre Cot, alors ministre de l’air, pour la fourniture d’avions en vue de former l’escadrille España <https://www.google.fr/url?sa=t&...> initiée par André Malraux. Il accompagna André Malraux pour rencontrer le président Manuel Azaña, lors de son voyage en Espagne en juin 1937. (page 27 du livre sur la Franc-maçonnerie cité en référence)

Après la défaite des républicains espagnols début 1939 et la Retirada, Fernand Coll, Léo Lagrange et Silvio Trentin* visiteront les camps de concentration d’Argelès-sur-mer où sont retenus, les républicains espagnols et leurs familles, Fernand Coll fera de cette visite un compte rendu lors d’une assemblée générale du parti socialiste au cours de laquelle il condamnera l’attitude inhumaine des autorités et de l’armée française envers les réfugiés.

En septembre 1939 c’est la déclaration de la guerre, Fernand Coll est requis dans son emploi à la cartoucherie de Toulouse, En 1940 il devient délégué du syndicat CGT : le gouvernement de Vichy tolère l’existence des syndicats qu’il museler avec la « Charte du Travail » : le double jeux est alors une pratique courante, Fernand Coll crée en 1940 une coopérative alimentaire à la Cartoucherie. Celle-ci permettra, entre autres, de fournir en denrées alimentaires les maquis de Gimont, de Saint Lys et de Saint-Gaudens en Haute-Garonne.

En 1942 il adhère au mouvement Fédérer Libérer initié par Silvio Trentin* : il devient le responsable du groupe de la Cartoucherie, Son frère Adolphe Coll *fut membre du Comité Directeur de ce mouvement avec Achille Auban* et Paul Descours*entre autres.

Pour des motifs, semble-t-il assez obscurs et contradictoires, Fernand Coll fut exclu par une frange du parti socialiste.

Selon Gilles Morin auteur de sa biographie sur le MAITRON, Fernand Coll demanda sa réintégration à Toulouse en juillet 1946, avec l’appui de la section toulousaine. « Considérant l’activité du camarade Coll dans divers organismes clandestins depuis 1941, à Libérer et Fédérer, et en 1940 dans les syndicats », celle-ci jugeait qu’il « était digne de reprendre sa place au parti ». N’ayant pas été exclu par la commission des conflits, la décision revint à sa fédération. Il obtint sa réintégration et, membre du bureau fédéral en mai 1949, il fut secrétaire à l’organisation en 1950-1951.

Syndicaliste CGT Fernand Coll rejoint la CGT-FO à la scission et est élu à la Commission exécutive de l’Union Départementale de la Haute-Garonne dont il sera membre de la CGT-FO de 1948 à 1950, Puis démissionnera de la Cartoucherie pour devenir agent Immobilier, rue de la Colombette à Toulouse. Il entre ensuite comme salarié à la Mutualité agricole de Toulouse : il deviendra sous-directeur en 1950 et directeur en 1962.Il pris sa retraite en 1974, il fut élu alors président de la Mutualité Agricole.

Fidèle à son passé de syndicaliste, il participa , en septembre 1968 au siège de l’Union Départementale, au vingtième anniversaire de la création de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière.

Fernand Coll décède le 20 mars 1981

Son frère Adolphe Coll* est un héros de la résistance toulousaine mort en déportation : une rue de Toulouse porte son nom.

SOURCES : Arch. de l’Union départementale FO de la Haute-Garonne. — Livre de. — Patrice Castel, Pierre Coll, Pierre Léoutre et Lucien Sabah in Antimaçonnisme, francs-maçons et résistants dans le Midi toulousain, De la persécution à la renaissance des loges (1940-1945), Collection Mémoire d’encre, Editions Les 2 Encres, Le Puy-Saint-Bonnet (Maine-et-Loire), août 2009.

Jean-Pierre Pignot, Aspects de la Résistance à Toulouse et sa Région « Libérer et Fédérer », Mémoire de Maîtrise soutenu par en novembre 1976, Université de Toulouse le Mirail. *

-Livre de Paul Arrighi, Silvio Trentin, un Européen en résistance 1919-1943, préface de Rémy Pech, Editions Loubatières. — Paul Arrighi, Silvio Trentin, un combat politique en Vénétie, en Gascogne et dans le Midi Toulousain. Du début de son opposition au fascisme à son retour en Italie (1921-1943), Université de Toulouse le Mirail. ---CD-ROM « La Résistance en Haute-Garonne » créé par l’Association Histoire de la Résistance en Haute-Garonne - dans le cadre de la Campagne Nationale de l’AERI. (Association pour des Etudes sur la Résistance Intérieure). — Notes de Pierre Cott, fils de Fernand et neveu d’Adolphe Coll.

Entretiens et échange de correspondances entre Georges Portalès avec Pierre Coll et Serge Vila-Mir* en novembre et décembre 2013.

Georges Portalès Toulouse le 9 décembre 2013