1894 - 1969 DAURIAC Sylvain

, par udfo31

Fiche biographique du MAITRON, dictionnaire du Mouvement Ouvrier et du Mouvement Social

Né le 4 juillet 1894 à Aurignac (Haute-Garonne), mort dans la nuit du 11 au 12 décembre 1969 à Toulouse (Haute-Garonne) ; officier puis employé des Assurances sociales ; militant socialiste ; résistant toulousain ; syndicaliste Force ouvrière (FO).

Sylvain Dauriac suivit des études primaires, obtint son certificat d’études, puis s’engagea à dix-huit ans au 83e RI. Il combattit durant la Grande guerre et fut décoré de la croix de guerre 1914-1918. Après l’armistice, sous-officier de carrière, il se battit en Syrie, y fut blessé et décoré de la Médaille militaire. Rapatrié en 1929 pour paludisme, il entra comme employé à la Caisse vieillesse-invalidité-décès de la région toulousaine. Il acheva sa carrière comme chef de service aux Assurances sociales, puis à la Sécurité sociale.

Membre de la Ligue des droits de l’Homme, il était trésorier général de l’Union Départementale CGT de la Haute-Garonne, durant la clandestinité et présenta son dernier rapport de trésorerie lors du congrès des 18 et 19 mai 1946.

Sylvain Dauriac était franc-maçon, membre de la loge « La Parfaite Harmonie ». Il entra dès 1940 en Résistance, dans un groupe fondé par son vénérable Jean Chaubert. Ce groupe fut à l’origine locale du mouvement Franc-tireur. Membre du Comité d’action socialiste et du réseau France au combat à Toulouse, il fut également un chef local du MOF. Membre du CAS, il était chargé de la diffusion du Populaire du Midi, duLot Résistant et de L’Espoir du Languedoc. Vénérable d’une loge clandestine, Dauriac recruté par Eugène Thomas* fut agent P2 du réseau Brutus à partir de septembre 1942. Chargé de l’organisation de passage entre les deux zones, il participa avec les frères Lion de Toulouse, à l’impression de faux papiers allemands et appartint à l’AS. Il participa à l’évasion de Malafosse*, responsable toulousain de Brutus. Il était encore membre du réseau Nana (OSS). Il organisa des réunions autour de Daniel Mayer*, Gaston Defferre* et Eugène Thomas*. Arrêté le 24 février 1944, en même que Raymond Naves*, il fut déporté au camp de Buchenwald dans le dernier train de déportés qui quitta Compiègne le 27 avril 1944 (tatoué avec le n° 185380). À Buchenwald, il fit partie de l’organisation internationale du camp avec Eugène Thomas.

Il avait perdu quarante kilogrammes lorsqu ’il arriva le 18 mai 1945 à Toulouse. Malade, il se consacrait avec Eugène Thomas et Edmond Debeaumarché* à la défense des droits des familles de disparus et déportés.

Candidat SFIO aux élections cantonales de 1945 dans le canton de Toulouse-centre, avec 10 057 voix, Dauriac fut distancé par la candidate communiste, Mme Tauber (10 845 voix) et se retira au 2e tour. Il travailla de nouveau à la Sécurité sociale, milita à Force ouvrière à partir de la scission de 1947 et consacra une grande partie de son temps aux associations de résistants. Fondateur de la Fédération des déportés et internés de la Résistance, il en était trésorier en 1945.

Dauriac siégea aux États généraux de la résistance française (10-14 juillet 1945). Il fut à l’origine de la convention collective nationale des employés et cadres de la Sécurité sociale et a été cofondateur de la Caisse de prévoyance du personnel des organismes sociaux et similaires. Il était administrateur de la CPAM (caisse primaire de l’assurance maladie), de la CRAM (caisse régionale de l’assurance maladie), de la CRAV (caisse régionale de l’assurance vieillesse) et des hôpitaux de Saint-Gaudens et de Luchon ainsi que membre du Conseil supérieur de la sécurité sociale.

Au plan syndical, il fut, dès 1948, membre de la commission exécutive fédérale de la Fédération des employés et cadres et son responsable régional pour le Sud-ouest.

Médaillé de la Résistance (octobre 1945), il avait été décoré de la croix du combattant volontaire 1939-1945, était grand officier de la Légion d’honneur (novembre 1968), croix de guerre TOE, chevalier du mérite social (août 1958), vice-président de la FNDIR ((président d’honneur à sa mort).

Une rue et une école de la ville de Toulouse portent son nom. Dauriac est inhumé à Luchon.

Sa femme , Marie Dauriac, née Lafont (1900-1986) fut une active syndicaliste FO des PTT. De même pour sa fille Sylvette Dauriac, épouse Gaillard (1930-2016).

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/276 ; F/22/1841. — Archives D. Mayer, 3 MA 28. — Le Populaire-Démocratie, 18-19 décembre 1969. — André Combes, La Franc-maçonnerie sous l’Occupation, Paris, éditions du Rocher, 2001, p. 237. — Jean-Marc Binot et Bernard Boyer, Nom de code : Brutus. Histoire d’un réseau de la France Libre, Paris, Fayard, 2007. — FO Hebdo, 7 janvier 1970. — Christelle Turroque, « Itinéraire d’un couple de Résistants toulousains : Sylvain et Marie Dauriac », Maîtrise d’Histoire contemporaine, Université de Toulouse le Mirail, année 1999-2000. — Olivier Lalieu, La Résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun,— Notes de Louis Botella et de Georges Portalès. Jean-Marc Binot, Gilles Morin

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Mise en ligne sur le site Internet de l’UD : 9 Septembre 2016