1930 - 2016 DAURIAC Sylvette, épouse GAILLARD

, par udfo31

Sylvette Dauriac et Georges Portalès

Photo prise le 19 août 2014, devant le Monument de la Résistance lors de la Cérémonie du 70 e anniversaire de la Libération De Toulouse

Née le 27 octobre 1930 à Bagnères-de-Luchon (Haute Garonne) ; syndicaliste FO des PTT ; militant socialiste SFIO ; secrétaire générale de l’Association pour le Musée de la Résistance et de la Déportation la Haute-Garonne.

Fille d’un couple de résistant et de syndicaliste, Marie Dauriac et Sylvain Dauriac, Sylvette Dauriac fut membre des Jeunesses Socialistes SFIO depuis 1947 puis du Parti Socialiste SFIO

Après avoir obtenu son certificat d’étude Sylvette était entré à l’Ecole Supérieure de jeunes filles, rue de la Concorde à Toulouse et avait passé avec succès, le concours national des PTT, le 26 février 1949. Elle fut embauchée aux chèques postaux rue de Vaugirard à Paris XVe arr. où elle adhéra au Syndicat FO de l’établissement. Durant toute sa carrière, elle suivit des cours de formation interne aux PTT et gravit les échelons, jusqu’à devenir chef de section à la Comptabilité régionale des PTT à Toulouse.

Sylvette Gaillard fut membre du bureau de la section départementale FO des PTT de la Haute Garonne entre 1968 et 1984, année où elle prit sa retraite. Elle fut la présidente de l’Association pour le Musée de la Résistance et de la Déportation à Toulouse et du membre du Comité départemental de la Résistance.

Elle adhéra dès 1947 à la Fédération des Déportés et Internés de la Résistance dont son père, Sylvain Dauriac était le président national. Sylvette conserva précieusement les archives de son père pour perpétuer la mémoire de la Résistance. Ces archives servent aujourd’hui aux historiens, à l’instar des auteurs du livre Brutus, un réseau de la France Libre, qui évoque, entre autres, l’action de son père dans la Résistance.

Sylvette Dauriac-Gaillard a croisé, durant son adolescence, des résistants que rencontrait son père : Jean Chaubet, Maurice Fontvielle*, Pierre Bourthoumieux, Léon Achiary, Henri Docquiert. Elle se souvient de Gaston Defferre qui venait se réfugier au domicile familial, rue Caraman, lors de ses passages à Toulouse durant l’Occupation.

Sylvette Dauriac-Gaillard, dès l’hiver 1943, jeune élève au Collège de l’École Supérieure de jeunes filles participa à la vie du réseau de son père, en transmettant des messages et courriers emportés dans son sac de sport au résistant Camille Vie, responsable du maquis de Saint Lys. Sylvain Dauriac fut arrêté au domicile familial, par la Gestapo le 24 février 1944, le même jour queRaymond Naves.

Lors de cette arrestation Sylvette était présente, et sa mère Marie Dauriac, elle-même résistante était recherchée par la Gestapo. Appelée par un ami, elle arriva avec Sylvette à s’enfuir, évitant une arrestation et toutes deux se réfugièrent chez des amis sûrs. Marie Dauriac faisait partie du réseau NAP action PTT, dirigé sur la région R4 par Maurice Fournié*.

Les parents de Sylvette étaient des syndicalistes : son père Sylvain était trésorier départemental de la CGT clandestine dénommée le MOF (Mouvement Ouvrier Français) durant l’occupation. Il retrouva cette responsabilité à son retour de captivité et présenta son dernier rapport financier au congrès de l’Union départementale CGT en 1946. Puis il participa à la première réunion de la création de l’Union départementale CGT-FO de la Haute Garonne, le 19 décembre 1947, au café Le Florida aux arcades du Capitole. Sylvette se souvient avoir accompagné son père à la Bourse du Travail de Toulouse où il rencontrait Julien Forgues, le secrétaire général de l’UD.

Sylvette s’était mariée avec un camarade qu’elle avait connu aux Jeunesses Socialistes André Gaillard, technicien à Air France Montaudran, syndicaliste à la CGT. Leur fils Daniel milite au Syndicat FO des personnels hospitaliers du CHU de Toulouse.

Sylvette Gaillard fut présidente de la coopérative des PTT de Toulouse et vice-présidente de la Fédération des coopératives nationales PTT. En mai 1968, aux Chèques postaux, rue Palaprat à Toulouse, établissement de 1500 salariés, pour la grande majorité des femmes, Sylvette Gaillard avait lancé, à la Comptabilité régionale des PTT, en intersyndicale, une grève illimitée à compter du mardi 21. Après sa mise à la retraite, Sylvette Gaillard apporta son témoignage lors de nombreuses rencontres avec les jeunes élèves des lycées et collèges de la région toulousaine et elle tenait des permanences au Musée de la Résistance pour répondre aux questions des visiteurs ou des étudiants venus faire des recherches.

Sylvette Gaillard participa régulièrement aux cérémonies commémoratives de la Résistance, ainsi qu’aux rencontres et réunions organisées par le Conseil départemental de la Résistance de la Haute Garonne.

Elle fut franc-maçonne à la loge mixte Aïcha du Droit Humain.

SOURCES : Christelle Turroque, « Itinéraire d’un couple de Résistants toulousains : Sylvain et Marie Dauriac », Maîtrise d’Histoire contemporaine, Université de Toulouse le Mirail, année 1999-2000. — Olivier Lalieu, La Résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, op. cit. — Jean-Marc Binot et Bernard Boyer, Nom de code BRUTUS, histoire d’un réseau de la France Libre, Paris, Fayard, 2007. — La Dépêche du Midi, 23 mars 2009, sur les rencontres de Sylvette Gaillard avec les jeunes scolaires. — Entretien de Georges Portales avec Sylvette Gaillard en février 2014.

Georges Portales