MARDI 8 DECEMBRE 2009 à 14 H 30 JAURES ECLAIRE NOTRE TEMPS

, par udfo31

Il y a 150 ans naissait à Castres, Jean JAURES. Chacun sait l’importance que nous accordons à ce grand homme que nous honorons tous les premiers Mai. Nous saluons le combat de toute une vie entièrement consacrée à l’émancipation de la classe ouvrière. Jean JAURES fut assassiné le 31 juillet 1914.

En présence de Joseph Bellanca, secrétaire général de l’Union Départementale et des membres du bureau, d’Andrée Thomas secrétaire confédérale, de Maurice Gendre président de l’Union Départementale et secrétaire du syndicat des retraités, de Georges Aybram doyen de l’assemblée, de Maître Christine Vaisse-Lacoste et d’une centaine militants. Une conférence-débat s’est tenue le 8 décembre 2009 à l’Union Départementale sur le thème « Jaurès éclaire notre temps » avec comme intervenant : Rémy Pech, historien et président honoraire de la Faculté de Toulouse le Mirail.

De gauche à droite sur la photo : Georges Portalès, responsable de la commission histoire, Joseph Bellanca secrétaire général, l’orateur historien Rémy Pech et Robert Chrusciel, trésorier général.

Rémy PECH débute son exposé par la présentation des origines familiales de Jean Jaurès : descendant d’une petite bourgeoisie de Castres, son père est propriétaire agricole qui exploite lui-même ses terres.

Jean Jaurès fit de brillantes études. Il enseigne la philosophie au lycée d’. Albi puis devient maître de conférences à la faculté des lettres de Toulouse.

Elu au conseil municipal, il devient adjoint à l’Instruction Publique de Toulouse : Il inaugurera la Bourse du Travail en juillet 1892.

Homme politique républicain dans un premier temps, puis socialiste, il défend la laïcité et les lois sociales ; obtient la réhabilitation du capitaine Dreyfus, injustement condamné. Journaliste , il fonde le Journal « l’Humanité » ; il écrit dans « La Dépêche » de 1887 jusqu’à sa mort en 1914, assassiné par un extrémiste de droite.

Rémy Pech, nous rapporte comment Jean Jaurès soutiendra les mineurs de Carmaux en grève à la suite du licenciement, par le marquis de Solanges, de Jean Baptiste Calvignac, syndicaliste et maire de Carmaux. Jean Jaurès deviendra député socialiste indépendant en 1893.

Puis, il nous décrit avec force et détails comment Jean Jaurès a participe à la fondation de la coopérative ouvrière d’Albi et comment les fonds nécessaires à la construction ont été collectés, en autres chez les viticulteurs du midi

Ce rapprochement vers la classe ouvrière, dont il devient l’ardant défenseur, et son combat politique le conduiront à créer avec Jules GUESDE le parti socialiste SFIO : Section Française de l’Internationale Ouvrière.

L’orateur aborde alors le contexte dans lequel la charte d’Amiens fut adoptée à la quasi-unanimité en 1906. Il nous explique que devant les rivalités intestines de l’époque, cette charte, qui proclame l’indépendance des syndicats à l’égard des partis politiques, a permis de rassembler les syndicalistes appartenant à divers courants de pensée.

Dans le débat qui s’est instauré, une question est posée dans l’assistance -Jean Jaurès, s’il avait vécu jusque là, aurait-il accepté « les 21 conditions de Moscou. » Rémy Pech répond par la négative. Joseph Bellanca intervient pour conforter cette position.

Georges Portalès, responsable de la Commission Histoire de l’Union Départementale intervient en citant des écrits de Jean Jaurès sur la Dépêche de juin et juillet 1888, dans lesquels Jaurès précise comment les syndicats doivent se comporter vis à vis du patronat et comment ils doivent mener leurs actions. Ces principes ainsi développés sont conformes à notre vision du syndicalisme que Force Ouvrière pratique aujourd’hui.

Georges Portalès évoque la créations de la Bourse du Travail de Toulouse, il cite un document qui reprend l’Histoire de la Bourse du Travail de 1878 à 1934.Il donne lecture de certains passages qui indiquent clairement, que nos anciens, clamaient haut et fort leur l’indépendance à l’égard des partis politiques. Il conclue que nous sommes, à la CGT-Force Ouvrière les véritables héritiers de cette longue histoire du mouvement syndical Libre et Indépendant.

Joseph Bellanca rappela le rôle des Bourses du Travail au temps de Victor Griffuelhes. Il insiste sur les formations qui y étaient données. Il regrette qu’aujourd’hui le gouvernement veuille supprimer l’obligation de l’enseignement de l’Histoire-Géographie dans les classes de terminale. Les militants présents désapprouvent et condamnent le projet du gouvernement..

Rémy Pech poursuit sur les tentatives faites par Jean Jaurès avec Rosa Luxemburg pour éviter la guerre première guerre mondiale. Evoquant le discours que fit Léon Jouhaux lors des obsèques de Jean Jaurès ; il cite ses paroles : « Au nom de ceux qui sont partis, au nom de ceux qui vont partir dont je suis, je crie devant ce cercueil toute notre haine de l’impérialisme et de la guerre ».

Nos camarades, présents ont ressenti la sincérité et la conviction de l’orateur et ont partagé avec lui ces moments d’émotions. Le débat se termina par de chaleureux applaudissements.

Joseph Bellanca remercia Rémy Pech, pour son brillant exposé, tout en rappelant qu’il fut à l’origine de la création de l’Institut Régional du Travail. Midi-Pyrénées. Puis il informa l’assemblée que le prochain congrès de l’Union Départementale se tiendrait à la salle Jean Mermoz des 12 et 13 janvier 2010 Les militants et adhérents pourront visiter, une exposition sur Jean Jaurès, prêtée par les Archives Municipales, à laquelle s’ajoutera une présentation de diverses photos rappelant l’historique de notre Organisation Syndicales.