1895 - 1983 LLOPIS FERRANDIZ Rodolfo

, par udfo31

Né le 27 février 1895 à Collosa d’en Sarria en Espagne.Il passe son enfance à Alicante où son père est officier de la guardia civil. En 1911 il est étudiant à l’Ecole Normale de Madrid. En 1912, il fera un séjour de deux ans en France où il exercera en tant que lecteur d’Espagnol à l’Ecole Normale d’Auch : Il y apprend le Français.

Puis, de retour à Madrid, il est admis à l’Ecole Supérieure de l’Education : le système d’éducation laïque qu’il a connu en France va l’inspirer fortement dans ce qui est l’œuvre de sa vie : l’éducation du peuple espagnol.

En 1917 il adhère au syndicat socialiste l’Union Générale des Travailleurs ( UGT ) et au Parti socialiste ouvrier espagnol ( PSOE ). En 1922, il a 24 ans, il est nommé professeur de géographie à l’Ecole Normale de Cuenca. Il est élu conseiller municipal socialiste de cette ville.

En 1923 il rejoint la franc-maçonnerie dans la loge du Grand Orient espagnol. Fondateur du journal des écoles normales, en 1928, il fait un voyage en Europe pour étudier les divers systèmes éducatifs. Il établit des liens avec les syndicats d’enseignants dans d’autres pays. Il devient le premier président de la Ligue Internationale de l’Enseignement ; puis son président d’honneur.

A la proclamation de la Seconde République Espagnole en avril 1931, il est nommé chef de la direction de l’enseignement primaire au ministère de l’Instruction publique. L’illettrisme est très important en Espagne : 30 à 40% de la population est analphabète. Llopis créera 7.000 écoles et 7.000 postes d’enseignants.

Rodolfo Llopis, a été député socialiste du Cortès, élu de la province d’Alicante, de 1931 à 1936. Après les élections du Front Populaire en Espagne, il devient premier président du groupe socialiste et deuxième secrétaire du parlement.

Pendant la guerre civile, il a été secrétaire adjoint de la Présidence du Conseil des Ministres présidé par Francisco Largo Caballero.

Après la défaite des Républicains espagnols et la « Retirada » il se réfugie en France. Mis en résidence surveillée à Chambon-le Château Lozère par le Gouvernement de Vichy, il épouse une française, Georgette Boyé, professeur à Albi. Grâce à ce mariage il trouve une relative tranquillité vis à vis des autorités et peut correspondre avec ses amis politiques et syndicalistes.

Selon Bruno Vargas, dans sa contribution au livre « Républicains espagnols en Midi-Pyrénées », pages 202 à 209, écrit « Pendant toute la seconde guerre mondiale, Rodolfo Llopis est assigné à résidence, loin de son domicile albigeois où vivent son épouse française Georgette Boyé et ses deux enfants Rodophe et Annie. Malgré des conditions de vie difficiles, il intègre avec son épouse la Résistance dès 1941. A la libération de Toulouse en août 1944, les socialistes [ espagnols] organisent leur premier congrès qui se tient du 24 au 25 septembre dans la capitale midi-pyrénéenne…Rodolfo Llopis en est le secrétaire général. »

Toulouse devient la capitale de l’exil des républicains espagnols. Les socialistes du PSOE et de l’UGT se réunissaient au 69 rue du Taur. De nombreux meeting de soutien au peuple espagnol, alors sous la dictature du régime franquiste, eurent lieu rue Valade, siège de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière.

Rodolfo Llopis fut , au cours de l’année 1947 , le Chef du Gouvernement de la République espagnole en exil, avec les attributions de Ministre des Affaires Etrangères. Durant la guerre de 39-45, dans la résistance française, il fit partie du Mouvement de Libération Nationale, puis du réseau France au Combat : il est chargé des relations avec les divers mouvements de Résistance espagnol.

Rodolfo Llopis, fut dans l’exil comme dans la clandestinité , l’incontestable secrétaire général du PSOE de 1944 à 1972, date de la scission. Il devint alors secrétaire général du PSOE historique : Felipe Gonzalez sera élu secrétaire général du PSOE lors du congrès en exil à Suresnes en 1974.

Le cinquième congrès de la jeunesse socialiste espagnole en exil, se tient au printemps 1963 au siège de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière, 30 bis rue Valade à Toulouse, en présence d’André Bergeron secrétaire général et de Rodolfo Llopis.

Le premier Mai 1968, Rodolfo Llopis participe, en tant que président de l’UGT, au meeting organisé par l ‘Union départementale CGT-Force Ouvrière de la Haute-Garonne. La Dépêche du Midi du vendredi 2 mai relate dans ses colonnes, cet événement et précise : « Une foule énorme a suivi le meeting du premier Mai de l’UDFO qui s’est tenu au « cinéma Espoir » avec la participation d’André Bergeron, secrétaire général de la Confédération générale Force Ouvrière et Président de la CISL [ Confédération Internationale des Syndicats Libres ] et trois orateurs espagnols, M.Robles « Solidatité des travailleurs basques », M.Llopis , président de l’UGT et Mme Montseny de la CNT. »

En août 1971, le XI congrès de l’UGT clandestine, se tient au siège de l’Union Départementale CGT-FO, rue Valade à Toulouse : Rodolfo Llopis y prononcera le discours d’ouverture : pour certains Rodolffo Llopis demeure , de fait, le président de l’UGT , Pascual Tomas en est le secrétaire Général.

En janvier 1976, peu de temps après la mort de Franco, les autorités espagnoles lui remettent son passeport. Il se rend alors en Espagne avec son fils, après 36 ans d’exil. Il reçut de la part des espagnols un accueil triomphant tout au long de son séjour à Barcelone, Alicante et Madrid.

Rodolfo Llopis est enterré à Albi où une rue porte son nom. En Espagne, un collège dans sa ville natale de Collosa d’en Sarria et une place d’Alicante portent également son nom. Un hommage national de la part de l’UGT, (dont il fut le président durant l’exil, de 1956 à 1971 )et de la FETE (Fédération espagnole des travailleurs de l’enseignement) lui fut rendu à Madrid en 2008 en présence de son fils.

Note de Georges Portalès : l’Union Départementale CGT-FO de la Haute-Garonne, fut durant la dictature franquiste l’un des refuges pour les militants du PSOE et de l’UGT. Les premiers Mai furent organisés et commémorés conjointement : ( Rodolfo Llopis avait adhéré en 1971, symboliquement, au syndicat Départemental du Commerce CGT-FO, dont Georges Portalès était le secrétaire général ).

Ci dessous affiches de la commémoration des premiers Mai 1961 et 1965 organisées par l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière de la Haute-Garonne et l’Union Générale des Travailleurs Espagnols en exil.

Sources :

Thèse de doctorat, Université Toulouse-Le Mirail, décembre 1996, Bruno Vargas, »,Rodolfo Llopis 1895-1983.

Livre « Républicains espagnols en Midi-Pyrénées : Exil, histoire et mémoire. », Presse universitaire du Mirail, pages 202 à209 « L’idéal socialiste et républicain en exil Rodolfo Llopis( 1895-1983) par Bruno Vargas, maître de conférences, au Centre Universitaire Jean-François Champollion à Albi.

Livre « Recouerdos fraternalès : Espagne de l’exil, de José Martinez Cobo, éditeur Pablo Iglesias.

Entretiens et correspondances : Georges Portalès avec Rodophe Llopis fils, José Martinez Cobo et Bruno Vargas : octobre 2012. Sources Internet :

http://www.ugt.es/ugtpordentro/llopis.html

http://es.wikipedia.org/wiki/Rodolfo_Llopis

http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/12/946580-les-trois-combats-du-docteur-martinez.html

http://31.force-ouvriere.org/TOULOUSE-CAPITALE-DE-L-EXIL-DES

georges.portales@numericable.fr