Raoul MARTY (1883-1967) PREMIER SECRETAIRE EN 1947

, par udfo31

PRESIDENT EN 1948 ET PRESIDENT D’HONNEUR DE 1961 à 1967 DE L’U.D. C.G.T.-FO DE LA HAUTE-GARONNE

Il fut le premier Secrétaire de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière élu lors de la réunion constitutive du 19 décembre 1947 qui eut lieu au café « le Florida » Arcades du Capitole à Toulouse.

En 1911, il devint Responsable Syndical à la Manufacture des Tabacs de Toulouse puis Secrétaire Général Adjoint de sa Fédération.

La Manufacture des Tabacs de Toulouse, située en bordure de la Garonne (actuellement Université des Sciences Sociales) comptait environ 2.000 salariés pour la plupart des femmes. Raoul MARTY nous a laissé les archives syndicales de cette entreprise qui vont de 1938 à 1960. On y retrouve les correspondances de Raoul MARTY avec Marcelle DELABIT, Secrétaire Générale de la Fédération mais aussi des prises de position qui s’opposaient à la Charte du Travail. Le Régime de Vichy avait dissout, en octobre 1940, les Confédérations mais les syndicats, les Bourses du Travail et les Fédérations continueront à fonctionner. Les grèves sont interdites, l’affiliation aux syndicats est obligatoire. Dans un premier temps, les Syndicats entreront dans une semi clandestinité puis dans une totale clandestinité.

Selon Yannick Delpoux, auteur de la thèse, sous la direction de Melle Rolande Trempé, intitulée « Etude sur la scission de la CGT et la naissances de la CGT-FORCE OUVRIERE en Haute-Garonne, MARTY Raoul prend la direction de l’Union Départementale de la CGT en 1943 remplaçant Julien FORGUES, Secrétaire de l’Union Départementale et de la Bourse du Travail assigné à résidence surveillée par la police de Vichy à Saverdun, puis poursuivi par la Gestapo.

Membre du Comité Départemental de Libération, Raoul MARTY mènera une action importante durant l’occupation, passant régulièrement la ligne de démarcation avec des laisser passer professionnels qu’il obtenait grâce à la complicité de sa hiérarchie.

Pages d’Histoire : Georges Portalès Toulouse le 8 juin 2009.

ETAT DE SERVICE DE MARTY RAOUL PAR LUI-MEME

MARTY Jean-Marie, Raoul « César DUFOUR » dans la Résistance.

• Né le 4 Septembre 1883 à MONTAUBAN (TARN-ET-GARONNE), domicilié à TOULOUSE : 21, rue St Bruno.

• Services Militaires actifs : 5 ans, 9 mois et 14 jours au 3e Régiment du Génie.

• Grade à sa libération du Service Actif : sous-officier.

• Guerre 1914-1918 : Campagne de guerre dans les Compagnies divisionnaires des 2e et 3e Génie (Unité Combattante). Grade à la fin de la guerre : sous-officier « Brevet de Chef de Section ».

• Entré à la Manufacture des Tabacs à TOULOUSE en 1910, Employé du Cadre Technique.

• Secrétaire Général du Syndicat depuis 1911, constamment réélu

• Secrétaire Général Adjoint à la Fédération Nationale des Travailleurs des Tabacs et Allumettes depuis 1934 et Secrétaire Général de l’Entraide Sociale des Tabacs à cette même date, constamment réélu.

• Représentant élu du Personnel au Comité Technique et au Conseil d’Administration de la Caisse d’Amortissement gérant le monopole des Tabacs et Allumettes.

• Actuellement Secrétaire Général de l’Union des Syndicats de la Haute-Garonne FO.

ACTIONS DANS LA RESISTANCE

A PARIS, prend part dès la fin de 1940 à la reconstitution de la CGT clandestine.

A pris une part active à l’action du Mouvement Ouvrier Français avec JOUHAUX, BOTHEREAU, NEUMEYER et tous autres Camarades de la tendance ex-confédérale.

Entré au Mouvement « Libération Sud » dès sa formation, a travaillé activement dans ce réseau ainsi qu’au Groupement « COMBAT » avec le Commandant MARCOUIRE, « Serge » dans la clandestinité.

Passant la ligne de démarcation au moins une fois par mois, accomplissant ainsi de nombreuses missions dans les deux zones.

Membre du Comité Départemental de Libération Clandestin, il a pris une part active dans l’organisation de la Résistance dans la Haute-Garonne et les départements voisins.

A pris en 1943 la direction de l’Union Départementale des Syndicats de la Haute-Garonne après le départ du Secrétaire Julien FORGUES obligé de fuir la Gestapo.

Jusqu’en 1944, il a dirigé et organisé la commission administrative clandestine de l’Union des Syndicats de la Haute-Garonne, poursuivant, avec cette dernière, l’action la plus efficace contre l’occupant, l’organisation des milices patriotiques et enfin, a lancé le mouvement d’insurrection final de libération – Médaille de la Libération.

Il y a environ un an, il a fait l’objet d’une proposition pour la Légion d’Honneur présentée par le Commandant MARCOUIRE, Ancien Chef Départemental des Mouvements Unis de Résistance, Président du Comité Départemental Clandestin.

ACTION SYNDICALE

Secrétaire Général du Syndicat des Ouvriers et Ouvrières des Tabacs et Allumettes de TOULOUSE depuis 1911, constamment réélu.

Membre de la Commission Exécutive de la Fédération des Tabacs de 1926 à 1934.

Secrétaire Fédéral (Général Adjoint) de la Fédération des Tabacs et Allumettes depuis 1934, constamment réélu.

Membre du Conseil Supérieur du Travail de 1928 à 1940.

Membre délégué élu du Personnel Ouvrier des Manufactures au Comité Technique et au Conseil d’Administration de la Caisse Autonome d’Amortissement gérant le monopole des Tabacs et Allumettes.

ACTIONS DE LA RESISTANCE

Action contre la politique de Vichy dès 1940. Prends une part active pour la constitution de la CGT clandestine, tant sur le plan local, que régional ou national. Son action est couronnée de succès sur le plan fédéral, cette Fédération ayant échappé totalement à l’emprise Vichyssoise, aucun de ses Membres n’ayant failli.

SUR LE PLAN DE LA RESISTANCE A L’OCCUPANT

Entré dès fin 1940 dans le Mouvement Ouvrier Français. Action combinée étroitement avec les Camarades JOUHAUX et FORGUES et autres membres cégétistes.

Rentré en 1941 au Mouvement de Libération Zone Sud (Colonel BOUNEAU, Julien FORGUES).

Délégué au Comité Directeur Régional.

Secrétaire Général de l’Union Départementale Clandestine (CGT) de la Haute-Garonne, en remplacement de Julien FORGUES, obligé de prendre le large pourchassé par la Gestapo.

Membre du Groupe Actif Départemental comprenant les divers représentants du M.U.R* ayant pour chef, le Commandant MARCOUIRE,** Chef du Groupe Combat. Agent de liaison, chargé de missions dangereuses, notamment le passage au moins une fois par mois de la ligne de démarcation, porteur de documents.

Prends une part active au sein du Groupe Actif à la lutte contre l’occupant et toutes mesures préparant la Libération. Il est à noter que celle-ci s’est faite dans la Région de TOULOUSE exclusivement avec le concours des Militants résistants locaux et régionaux.

Extrait du CD ROM de la Résistance en Haute-Garonne par Michel GOUBET

LES SYNDICATS ET LA RESISTANCE

L’exemple de Julien FORGUES est également exemplaire. Secrétaire Général de l’Union Départementale des Syndicats Ouvriers, il est arrêté par la Police Française le 29 Avril 1943 pour activités résistantes. Il est assigné à résidence surveillée à Saverdun (Ariège) et il ne peut donc plus assumer ses responsabilités syndicales. Dans sa séance du 17 Octobre 1943, le Conseil d’Administration de l’Union Départementale prend acte de la "suspension de ses fonctions pour un temps indéterminé". Pour le remplacer, il nomme un Secrétaire suppléant, "le Camarade MARTY" : un peu plus tard, celui-ci représente la CGT clandestine au Comité Départemental de Libération (CDL) que la Résistance met en place en 1944. En fait, tout ceci illustre le climat difficile dans lequel le syndicalisme contestataire évolue sous le Régime de VICHY ; il faut attendre la Libération pour qu’une ère nouvelle commence par lui.