1902 - 1944 Raymond NAVES : SYNDICALISTE ET RESISTANT

, par udfo31

Raymond Naves, spécialiste de Voltaire,

Professeur à la Faculté de Lettre de Toulouse, Raymond Naves fut un syndicaliste de la -tendance Jouhaux. Il avait été Secrétaire des enseignants de l’Hérault, puis de l’enseignement supérieur de Toulouse. Il donnait des cours de français à la Bourse du Travail, ce qui lui permettait de rencontrer le syndicaliste Julien Forgues, lequel fera de la Bourse du Travail l’une des plaques tournantes de la Résistance toulousaine, contre le régime de Vichy et contre l’occupation allemande.

Georges Aybram, syndicaliste et Résistant témoigne : « J’ai rencontré Raymond Naves lors de congrès régionaux[….] J’étais chargé par Jean Delpech, alias « Adrien » dans la Résistance, responsable du NAP(1) de la Mairie de Toulouse, de transmettre à Raymond Naves des renseignements » (2)

Avec Henri Docquiert, qui fut son élève, puis son secrétaire, Raymond Naves crée le Journal clandestin « Le Populaire du Sud Ouest », imprimé chez les frères Lion. Léon Achiary, responsable de la Mutualité rue de Metz, ( dénommée « la Centrale ») met à disposition ses locaux pour se réunir et entreposer les journaux clandestins. Dans son livre « Eglantine et Vert-de-Gris », Henri Docquiert évoque cette épopée, où lui-même faillit être arrête par la Gestapo et ne dut son salut qu’au prix d’un énorme sang froid et d’une chance inouïe.

UN GRAND CHEF DE LA RESISTANCE

Raymond Naves fut le Secrétaire Régional du CAS, Comité Action Socialiste clandestin. : Le pharmacien Pierre Bourthoumieux en est le Secrétaire Départemental.(3) Courant février 1944, une vague d’arrestations menées par la gestapo aboutira à l’arrestation et à déportation des frères Lion et de leur apprenti Georges Séguy ; puis de plusieurs membres du réseau « Brutus » : Raymond Naves, Sylvain Dauriac. Patez .(4) (1) Noyautage de l’Administration Publique. (2) Témoignage vidéo d’octobre 2008 : entretien avec Georges Portalès. (3) Raymond Naves créera ,de fait, Le journal départemental de la SFIO « L’ESPOIR ». (4) Témoignage de Serge Vila-Mir et de Sylvette Dauriac sur l’arrestation de son père.

Henri Docquiert, dans le Bulletin Municipal de la Ville de Toulouse d’octobre 1944, consacré à la Libération de Toulouse, rend hommage à Raymond Naves. « Raymond Naves est mort d’épuisement en 1944 au camp d’Auschwitz. Le peuple de Toulouse n’aura pas connu l’administrateur que la Résistance lui destinait. Souhaitons qu’au-dessus de ses futures édiles, plane longtemps le grand exemple de Raymond Naves pour inspirer l’amour de la cité qu’il avait su pousser plus loin que l’amour de la vie ».

Raymond Naves avait été choisi par la Résistance pour être Maire lorsque la France serait Libérée. Déporté au camp d’Auschwitz, il meurt sous les yeux de son frère de combat Sylvain Dauriac.

Sylvain Dauriac, sera libéré en juin 1945 : Il continuera d’ occuper son poste de Trésorier de la Bourse du Travail. Puis en décembre 1947, après la main mise du parti communiste sur la CGT , il présidera la réunion qui verra naître l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière de la Haute-Garonne.

Notes : Pierre Bourthoumieux, pharmacien, reçoit dans son arrière boutique de l’avenue de Muret, Raymond Naves et Henri Docquiert. Avec le réseau « BRUTUS » ils organisent la Résistance armée des Groupes Vény. Arrêté à Lyon en avril 1944, par la Gestapo , Pierre Bourthoumieux est porté disparu au camp nazie de Neuengamme.

Sources Livre :« Eglantine et Vert-de-Gris » d’Henri Docquiert : Ce livre marque la renaissance du Parti Socialiste dans la région toulousaine.

Toulouse mémoire de rues- Guide historique des Années noires et de la Résistance à Toulouse à travers les plaques de rue et les stèles commémoratives :d’Elérika Leroy,

Histoire de la Résistance Haute-Garonne, de Michel Goubet et Paul Debauges.,

Témoignage de Georges Aybram : entretien-vidéo avec Georges Portalès , octobre 2008, déposé aux Archives de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière.

Archives Municipales et Départementales de la Haute-Garonne « -Fonds Latapie », Journal « L’Espoir », organe du parti socialiste SFIO. (Section Française de l’Internationale Ouvrière)

Livre de Jean-Marc Binot et Bernard Boyer : « Nom de code Brutus, Histoire d’un réseau de la France libre ».

Livre de Greg Lamazères « Pierre Bourthoumieux, vie et mort d’un Résistant Socialiste toulousain. ».

Thèse de Yannick Delpoux, « Etude sur la scission de la CGT et la naissance de la CGT-Force Ouvrière en Haute-Garonne-, janvier 1936-décembre 1948 »Directeur de thèse : Rolande Trempé : La thèse est consultable sur Micro film aux Archives Départementales et sur cinq volumes à la Bibliothèque Universitaire de Toulouse-le-Mirail.