1911 - 1995 Raymond PAMBRUN

, par udfo31

Né à Marseille le 31 juillet 1911, il arrive à Toulouse à l’âge de 14 ans. Après des études au Lycée Berthelot, il est embauché chez Latécoère comme Dessinateur au Bureau d’Etudes. Au cours de l’année 1936, à la suite d’un licenciement collectif, il entre à la SNCASE qui deviendra Sud Aviation, la SNIAS puis l’AEROSPATIALE où il finira sa carrière professionnelle en qualité de Chef de Groupe au Service Technique du Bureau d’Etudes.

Soucieux de défendre les intérêts des salariés à travers l’action collective, il se syndiquera dès 1930. Epris de liberté et d’indépendance, il rejoindra en 1947, les rangs de la CGT-Force Ouvrière. Il assumera de nombreux mandats : Délégué du Personnel, Membre du Comité d’Etablissement, Secrétaire de la Section Syndicale où il fera équipe avec Paul Sahuquet, André Montané, Guitou, Lucien Brun, Jean Massé, Fratacci, et bien d’autres.

Il fut membre de la Commission Exécutive de l’Union Départementale et Secrétaire Général Adjoint de 1950 à 1978, puis Vice-Président jusqu’à sa mort.

Il fut Secrétaire, Membre du Bureau de la Fédération Force Ouvrière de la Métallurgie de 1960 à 1972.

Il a vécu les douloureuses périodes de la scission syndicale de 1947-1948 où les communistes pratiquaient des actions anti-démocratiques à l’intérieur des syndicats et des usines de la SNECASE.

Dans une interview écrite accordée en 1986 à Yannick Delpoux, alors étudiant préparant sa thèse intitulée « Etude sur la scission de la CGT et la naissance de la CGT-Force Ouvrière en Haute-Garonne- », Raymond Pambrun répond à ses questions :

Yannick Delpoux-Lucien Brun et Jean Massé rapportent que durant les grèves de novembre 1947, un certain nombre de membres du PCF ont voulu obliger les ouvriers à sortir des ateliers ou bureau d’étude armés de planches à clous ?

Raymond Pambrun : Il fallait, pour la CGT/PC, créer un climat de grève insurrectionnelle pour obliger les Directions et les Pouvoirs Publics à discuter et à traiter avec ceux qui étaient responsables syndicaux en titre. Il n’était plus possible, à partir de ce climat, de faire des Assemblées où tout le monde serait allé, et dont en fait le PC/CGT ne voulait plus.

La situation était telle que le 24 novembre1947, le Comité Provisoire d’Action Syndicaliste informe le Préfet de la Haute-Garonne sur les graves évènements qui se passent à la SNCASE. Il demande, en substance, que la liberté du travail soit respectée et que l’Inspection du Travail vienne vérifier le déroulement des votes.

Ce Comité est composé d’adhérents de la CGT, de la CNT, de la CFTC et d’Indépendants Il conclut que les évènements graves sont susceptibles de se dérouler à la reprise du travail dans tous les ateliers de la SNCASE. Suivent les signatures d’Harter Raymond pour la CGT, Bardagot André pour la CFTC et Chabbert Lucien pour la CNT. Le lendemain 25 novembre une seconde lettre au Préfet énumèrera les nombreuses infractions relevées dans le déroulement des votes.

Raymond Pambrun précise concernant les conséquences de tels agissements : « Le comportement des groupes CGT/PC a contribué pour beaucoup à écœurer les travailleurs et les a éloignés définitivement de la CGT. »

La rupture est consommée et le 19 décembre 1947, au café le Florida aux Arcades du Capitole, prendra naissance l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière.

Sources : Archives de l’Union Départementale FO de la Haute-Garonne.

Livres : Les Métallos en leur siècle, publié par la Fédération Confédérée Force Ouvrière de la Métallurgie.

Pages d’Histoire : Georges Portalès Toulouse le 27 mai 2009.