Pierre Barthès est né le 11 avril 1919 à Saint Georges dans le Gers. En 1936. Il reçut une formation à l’école d’agriculture de Beaulieu dans le Gers, où il obtint un diplôme d’horticulteur en 1936.

En mars 1938 il fut engagé par la mairie de Toulouse comme jardinier. En 1939, il est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire. Il fit la guerre dans l’artillerie avec son père Marius qui était commandant d’artillerie. Pierre Barthès fut fait prisonnier par l’armée allemande et il fut interné au camp de Rawa-Ruska en Silésie Pologne ( aujourd’hui Ukraine).

Les Allemands ayant besoin de main d’œuvre, Pierre travailla comme cultivateur à Herrnbaugarter en Autriche. Il rencontra sa future épouse Maria Schmaus qu’il amènera en France et qu’il épousera en décembre 1946.Ils eurent deux fils : Jean-Pierre qui deviendra Ingénieur à l’Institut de Recherche Agricole de Montpellier et Jacques qui restera un militant C.G.T.-FO tout en menant une carrière au sein de la SEMVAT ( TISSEO aujourd’hui) où il terminera chef d’atelier.

Après la guerre, Pierre reprit son emploi à la Mairie de Toulouse où il devint rapidement un syndicaliste actif. Il intégrera la Commission Exécutive de l’Union Départementale en 1957 et fut Secrétaire Général de 1963 à 1979. Maurice Gendre le remplaça à cette responsabilité au congrès des 17 et 18 novembre 1979. Pierre fut Président d’Honneur de l’U.D., jusqu’à sa mort le 11 décembre 1996.

Pierre fut membre de la Commission Exécutive Confédérale et Vice-Président du Conseil Economique et Social de Midi-Pyrénées. Européen convaincu, il travailla avec Pierre Madaule, Président du Conseil Economique et Social, au Comité Régional Pour la construction Européenne. .

Toulouse fut la capitale de l’exil républicain espagnol et l’Union Départementale C.G.T.-FORCE OUVRIERE, accueillait les camarades de l’U.G.T. et du P.S.O.E…

Pascoual Thomas, Felipe Gonzalez ont tenu des réunions à l’U.D., et Pierre Barthès, Secrétaire de l’U.D., était toujours prêt à accueillir chaleureusement ces camarades, comme le fera par la suite son successeur Maurice Gendre. De nombreux « Premier Mai » furent organisés conjointement avec nos camarades espagnols.

En 1969, Pierre Barthès créera avec Georges Portalès le Centre Régional d’Education Ouvrière, qu’ils animeront durant plusieurs années et où se formèrent plusieurs centaines de jeunes militants syndicalistes. Ce centre sera pérennisé par Maurice Gendre et Joseph Bellanca qui seront les successeurs de Pierre à la tête de l’Union Départementale.

Pierre fut décoré de l’Ordre National du Mérite en 1979. Cette médaille lui fut remise par Joseph Aurin *, Secrétaire de l’U.D du Lot et Garonne, lui-même chevalier de la Légion d’Honneur.

Dans un article du 13 décembre 1996 de La Dépêche du Midi on peut lire :

« Avec tristesse et émotion, la Famille Force Ouvrière de la Haute Garonne et de la Région Midi-Pyrénées s’incline devant la disparition de Pierre Barthès, ancien secrétaire général de 1963 à 1979.

Avec force, courage et détermination, Pierre Bartès a défendu les valeurs du syndicalisme libre et indépendant incarné par Force Ouvrière.

En homme libre et indépendant, il refusa l’oppresseur pendant la guerre 1939-1940. Prisonnier au camp de Rawa-Ruska en Pologne, il a, par quatre fois, organisé son évasion.

Toujours du coté des opprimés, il a, pendant la période du franquisme, apporté au nom de la Confédération Force-Ouvrière, soutien et aide aux organisations et aux salariés espagnols en exil en France. Ses qualités humaines lui ont valu la reconnaissance de la nation dans sa nomination en qualité de Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

Au-delà du militant de conviction que fut Pierre tout au long de sa vie, ses camarades, aujourd’hui, mesurent déjà le vide que sa disparition ne vas pas manquer de créer.

Sa gentillesse était le ciment capable de rassembler les camarades. Son sourire remplaçait avantageusement des discours éloquents et renforçait l’amitié.

Pierre restera un exemple et un espoir pour l’ensemble de ses camarades et pour la classe ouvrière.

* Pierre Aurin fut député communiste : il quitta le parti communiste pour rejoindre la CGT-Force Ouvrière ; Il deviendra Secrétaire Général de l’Union Départementale du Lot-et-Garonne

Page mémoire de l’U.D., réalisée par Georges Portalès avec la participation de Jacques Barthès.

 Sources : Archives de l’U.D ; Archives familiales. , la Dépêche du Midi du 13 décembre 1996.