1885 - 1944 Silvio TRENTIN : Libérer et Fédérer

, par udfo31

Silvio Trentin(1885-1944) par Elérika Leroy « Du refus du fascisme à la Résistance : Opposant résolu à Mussolini, Silvio Trentin, député italien, s’exile dès 1926 dans notre région. C’est à Toulouse en 1934, dans l’arrière salle de sa petite librairie de la rue du Languedoc que naîtra un mouvement de Résistance unique en France. Le combat d’une vie : Libérer et Fédérer ».

« Aspects de la Résistance à Toulouse et sa Région- » « Libérer et Fédérer ». Livre de Jean-Pierre PIGNOT

Comme l’indique, en substance, l’auteur dans son ouvrage les militants de Libérer et Fédérer sont, pour la plus part ,des militants syndicalistes et socialistes[ tendance Jouhaux] Ce fait est confirmé par l’entretien vidéo que nous avons réalisé avec Georges Aybram en octobre 2008-et versé aux archives de l’Union Départementale. Georges Aybram, ingénieur et adjoint de Jean Delpech au NAP de la Mairie de Toulouse, a connu la plupart des Résistants cités dans cet ouvrage, bon nombre d’entre eux étaient employés à la Mairie. Selon les historiens La Mairie de Toulouse était un foyer important de la Résistance toulousaine. Georges Aybram classe comme syndicaliste entre autres : Achille Auban, Paul Descours, jean Monier.

Ces syndicalistes, dans leur grande majorité, participaient au MOF- Mouvement Ouvrier Français, organisation de la CGT clandestine. Il y avait également des chrétiens appartenant à la CFTC.

Parmi ceux qui figurent dans l’ouvrage, on y trouve André Montané (1908-1978), lequel est présenté comme le chef de file à Toulouse de la tendance Marceau Pivert. Adhérent du Parti Socialiste Ouvrier et Paysan PSOP, notre camarade, André Montané, de la SNCASE, sera dés 1948, l’un des fondateurs de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière : Il fut Secrétaire, de la Métallurgie et membre du Bureau de l’Union Départementale. Comme la plus part des « Libérer et Fédérer », il rejoindra la SFIO à la libération.

Fernand Cool et son frère Adolphe, figurent parmi les responsables de « Libérer et Fédérer », Fernand a fait parti de la Commission Exécutive de l’Union Départementale dès 1948 comme le sera un autre camarade Louis Cabé de la Cartoucherie. Elie Ousteau n’est pas cité dans l’ouvrage, mais par d’autres sources ( Georges Aybram) l’on sait qu’il appartenait à cette organisation. Les Frères Coste sont également cités :il ne peut s’agir, pour l’un des frères que de Jean de l’Industrie chimique qui participa à la création de l’Union Départementale. Et qui deviendra Secrétaire Général de la Fédération des Industrie Chimiques CGT-FO, dès 1948.

Jean-Pierre Pignot, donne dans son ouvrage la liste des maquis en relation ou appartenant au mouvement « Libérer et Fédérer ». Il me plait de citer ici le maquis « Louis » dirigé par Louis Magoux, instituteur à Saint Marcel Paulel près de Verfeil, que mon oncle, Henri Portalès avait rejoint en 1942.

« Libérer et Fédérer » était en rapport étroit avec le mouvement « L’insurgé de Lyon » mais aussi avec le mouvement « Libération » Mouvement où l’on retrouve de nombreux syndicalistes, non-communiste, après l’accord passé entre Léon Jouhaux et Astier de la Vigerie.

Sources : « La Désobéissance- Histoire du Mouvement Libération-Sud » de Laurent Douzou.

Toulouse mémoire de rues- Guide historique des Années noires et de la Résistance à Toulouse à travers les plaques de rue et les stèles commémoratives d’Elérika Leroy, Histoire de la Résistance Haute-Garonne. L’Espoir, organe de presse du Parti Socialiste SFIO de la Haute-Garonne.

Archives de l’Union Départementale CGT-FO de la Haute-Garonne. Archives Départementales 31, thèse de Yannick Delpoux, « Etude sur la scission de la CGT et la naissance de la CGT-Force Ouvrière en Haute-Garonne-, janvier 1936-décembre 1948 »directeur de thèse : Rolande Trempé.

Pour ceux qui veulent aller plus loin :

SUR INTERNET/ faire google « Syndicalisme et Résistance »par Jean-Pierre LE CROM Extrait : « Si Libération-Nord est un mouvement à dominante syndicaliste, Libération-Sud se développe à partir de la fin 1941 par sa pénétration dans les milieux syndicaux, sous l’effet conjugué de l’accord passé entre Léon Jouhaux et Emmanuel d’Astier en novembre 1941et du travail en profondeur réalisé par Yvon Morandat. »

A LIRE : « les souvenirs inédits d’yvon Morandat dans les cahiers de l’IHTP Edition établie et présentée par Laurent Douzon( cahier N° 29, septembre 1994) Bibliothèque l’Arsenal Toulouse, référence : : GZ 1073-29. Note Georges Portalès : Yvon Morandat syndicaliste CFTC fut envoyé par le Général de Gaulle pour prendre contact avec les syndicalistes Résistants. Il fut parachuté le 4 novembre 1941 prés de Toulouse et entra en contact avec Julien Forgues.

A LIRE : « Silvio Trentin, un Européen en résistance 1919-1943 » de Paul Arrighi, préface de Rémy Pech , Editions Loubatières » : Ce livre évoque, entre autre, la visite de soutien aux républicains espagnols « parqués » dans les camps de Saint Cyprien et d’Argelès sur Mer, que firent en 1939, Silvio Trentin, Henri Desbal, Léo Lagrange et le syndicaliste Fernand Coll.

Ces pages, s’adressent principalement , à mes camarades Syndicalistes, pour qui je réalise, un « Historique de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière » et du mouvement syndical toulousain ; au-delà, elles intéresseront vraisemblablement ceux et celles qui, d’une façon générale, apprécient l’histoire de notre région.

Georges Portalès Syndicaliste et membre de l’Association pour des Etudes sur la Résistance Intérieure, Toulouse le 7 décembre 2009