1893 - 1972 TOMAS Pascual

, par udfo31

Né en 1893 à Valence (Espagne), mort en 1972 à Valence ; tôlier ; syndicaliste CNT ensuite UGT en Espagne et en France ; militant socialiste du PSOE.

De gauche à droite sur la photo : Pascual Tomàs ,Trifon Gomez et Rodolpho Llopis

Pascual Tomás fut membre des Jeunesses socialistes du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol). Tôlier de profession, il adhéra d’abord à la CNT (Confédération national du travail), anarchiste, avant de rejoindre l’UGT (Union générale du travail), étroitement liée au PSOE. En 1930, Pascual Tomás devint le secrétaire général de la Fédération de la Métallurgie de l’UGT.

En novembre 1937, le bureau de la Fédération syndicale internationale (FSI) est saisi d’un différend intervenu entre deux tendances de l’UGT qui revendiquèrent chacune le droit de parler seule au nom de l’organisation. La première tendance fut dirigée par Largo Caballero, Rodolfo Llopis et Pascual Tomás . La second eut comme dirigeants Gonzalvez Pena et J. Rodriguez-Vega. Les deux tendances furent reçues par la FSI en décembre de la même année. Léon Jouhaux* fut chargé d’une mission de conciliation et se rendit en Espagne. A son retour un compromis fut proposé sur la base suivante : sur un comité exécutifs de 15 membres, 11 sièges furent réservés à la tendance Pena-Rodriguez-Vega et 4 à celle de Largo Caballero.

Après la guerre civile et la défaite des Républicains espagnols en 1939, il s’installa, comme de très nombreux réfugiés, à Toulouse où il réorganisa, avec Rodolfo Llopis, l’UGT et le PSOE en exil. A l’automne 1944, Pascual Tomás devint secrétaire général de l’UGT. Son mandat fut renouvelé lors du congrès tenu en septembre 1946, toujours à Toulouse. 333 sections, sur les 381 que compta alors l’UGT, prirent part à ce congrès. Il fut réélu lors des congrès suivants. Entre 1959 et 1962, les congrès de l’UGT eurent lieu à Paris. Mais en août 1965, il se tint à nouveau à Toulouse.

Pascual Tomás resta en fonction jusqu’en 1969. Les relations de l’UGT espagnole et FO furent toujours très étroites, tant au niveau de l’Union départementale FO de la Haute-Garonne et de celui d’autres UD (Aude, Gironde, Cher...) qu’au plan confédéral FO. A tous les congrès de cette dernière, une place importante fut toujours accordée aux représentants de l’UGT qui prirent la parole lors des interventions à la tribune.

Ce fut, notamment, le cas au cours du congrès confédéral tenu en novembre 1952 au Palais de la Mutualité à Paris où il déclara : « ...C’est au nom de ce sens de la solidarité internationale et de cet esprit de lutte que je vous salue ici. De plus, je suis inspiré d’un grand espoir. Je suis convaincu que la démocratie ouvrière française, et plus particulièrement vous qui militez au sein de Force Ouvrière, n’oublierez jamais la classe ouvrière espagnole et que vous saurez toujours l’aider de toutes vos forces jusqu’à ce que ma patrie, aujourd’hui écrasée et sous le régime totalitaire phalangiste, retrouve la liberté et qu’à nouveau les droits de l’homme qui sont à la base de la liberté de tous les peuples y soient reconnus à mes compatriotes. »

L’année suivante, le 28 février 1953, Tomás Centeno Sierra, syndicaliste et président de l’UGT clandestine d’Espagne, fut assassiné dans les geôles franquistes. Un grand meeting de protestation eut lieu à Toulouse le mois suivant, auquel participa Bernard Abadie, secrétaire général de l’Union départementale FO et de nombreux syndicalistes FO et UGT.

Le Premier mai 1961, Pascual Tomás participa, en tant que secrétaire général de l’UGT, à un meeting organisé par l’UD FO de la Haute-Garonne auquel participa Robert Bothereau, secrétaire général de la CGT-FO et vice-président de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), ces deux organisations syndicales étant membres fondateurs en décembre 1949, de cette confédération mondiale. Il en fut de même en 1965 mais cette fois ci en présence de Pierre Galoni, secrétaire confédéral de la CGT-FO.

Pascual Tomás fut toujours convaincu que l’Espagne redeviendra une démocratie et qu’elle participera à la construction d’une Europe économique, sociale et culturelle où le syndicalisme libre aura un rôle à jouer dès que le régime franquiste disparaîtra.

Il ne verra pas le rétablissement de la démocratie dans son pays natal. Gravement malade, il retourna dans sa ville natale où il décéda en 1972. Une fondation, chargée de la formation syndicale de l’UGT de la région valencienne, porte le nom de Pascual Tomás .

Œuvre : Union Général de Trabajadores en Espana et en exilo, UGT ; agosto 1955, brochure de 36 pages.

SOURCES : Arch. de l’Union départementale FO de la Haute-Garonne. —Mariano Guindal et Rodolfo Serrano in Nicolas Redondo, el sindicalismo socialista, Union Editorial, Madrid, 1986. — Pascual Tomás in Union Général de Trabajadores en Espana et en exilo, UGT ; agosto 1955, brochure de 36 pages, Bibliothèque interuniversitaire de Toulouse. — Comptes rendus des congrès de la CISL de 1949 à 1972. — Walter Schevenels in 45 ans de FSI, Editions E. Vandervelde, Bruxelles, 1964. — Pierre Guidoni et Felipe Gonzalez in Entretiens sur le socialisme en Espagne, Editions TEMA Action, 1976. — Louis Botella in Les syndicalismes en Europe, préfacé par Marc Blondel, Editions Technologia/Le Petit Pavé, septembre 1999. — Notes de Louis Botella.