Vendredi 25 Septembre 2009 TOULOUSE CAPITALE DE L’EXIL DES REPUBLICAINS ESPAGNOLS

, par udfo31

La Municipalité de Toulouse, après avoir organisé une exposition dans la cour Henri IV au Capitole « Toulouse capitale de l’exil républicain » a inauguré, le 27 juin 2009, « la promenade de l’Exil Républicain Espagnol », qui se situe entre le Port Viguerie et le jardin Raymond VI, sur les bords de la Garonne.

Une Délégation de l’UD FO 31 a visité l’exposition au Capitole où quelques affiches communes entre la CGT-FO et l’UGT annonçant les 1er Mai communs.

Une plaquette, intitulée : Circuit de la Mémoire « Toulouse capitale de l’exil républicain espagnol » éditée par la Mairie de Toulouse, évoque les lieux de la ville qui ont accueilli les républicains espagnols.

Parmi les sites nommés figure, sous le numéro 4, le 30 bis rue Valade où il est indiqué : « Réuni en 1971, le XI congrès de l’UGT propulse Nicolàs Redondo à la Tête du syndicat ». Les JSE [ Jeunesses socialistes Espagnoles] y célébrèrent plusieurs congrès.

Pour l’Histoire, il faut rappeler que c’est l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière qui accueillera, dans ses locaux et plus précisément dans la grande salle Léon Jouhaux, les congressistes.

Il faut rappeler également que durant la période de la dictature franquiste, c’est 30 bis rue Valade que se tenaient les meetings de Premiers mai organisés en commun par l’UGT et la CGT-Force Ouvrière.

Durant la même période, l’UGT et Force Ouvrière avaient suivi le même courant qui débouchera en décembre 1949 à la création de la CISL : Confédération Internationale des Syndicats Libres, alors que la CGT, après la scission de 1948, continuera d’adhérer à la FSM -Fédération Syndicale Internationale, dominée par les communistes.

Voici une rétrospective, non-exhaustive, des évènements historiques qui ont jalonné nos rapports avec L’UGT.

35ème Congrès National de la CGT-FORCE OUVRIERE Novembre 1952 Palais de la Mutualité à Paris. Intervention de Pascual Tomas Secrétaire Général de l’U.G.T.

Extrait :

Le Président : Camarades, maintenant la parole est au combattant infatigable de la lutte contre le fascisme, celui qui n’a jamais désespéré de la classe ouvrière espagnole, notre Camarade Pascual Tomas.

Pascual Tomas : Chers Camarades et Chers Amis, au nom de l’Union Générale des Travailleurs d’Espagne, j’ai le grand plaisir de vous saluer à l’occasion des débats de votre Congrès. Je suis intimement convaincu que vos travaux contribueront à renforcer encore votre organisation et vous permettront d’offrir à la classe ouvrière libre du monde entier des solutions aux problèmes qui partout se posent à elle.

Dès le moment où les travailleurs français engagèrent une action syndicale en dehors de toute dictature communiste, les réfugiés espagnols résidant en France et en Afrique, se joignirent les premiers à votre cause, convaincus que leur modeste contribution pouvait vous aider dans la tâche difficile que vous aviez alors entreprise.

Nous nous sommes joints à vous alors avec la même foi dans la victoire finale et avec le même enthousiasme pour la défense de la démocratie syndicale et politique que nous vous avions apportée durant les années inoubliables de 1939 à 1945 au cours desquelles la terre de France avait été envahie par les forces totalitaires du fascisme international. Notre communion de pensée avec vous se fait plus étroite de jour en jour, car de jour en jour aussi, les obligations que doit assumer le mouvement syndical libre se font plus claires. En effet, ne lui appartient-il pas aujourd’hui de résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques de plus en plus complexes qui se posent au monde entier dans le moment historique que nous vivons.

Les idéaux défendus par le mouvement syndical libre depuis plus d’un quart de siècle et les solutions que nous avions proposées aux problèmes que posent quotidiennement la gestion et la direction de l’économie nationale à la classe capitaliste sont maintenant peu à peu acceptées, car nos éternels adversaires ont fini par reconnaître la justesse de notre point de vue. Le danger auquel doit faire face aujourd’hui le mouvement syndical international naît du rôle joué par nos adversaires d’hier dans les organisations internationales qui ont été créées pour assurer une gestion plus scientifique, plus rationnelle et plus humaine des économies nationales. Ce péril n’échappe pas au mouvement syndical libre qui sait que si la direction des organismes internationaux créés pour réorganiser la vie économique subit l’influence d’éléments étrangers au mouvement syndical libre qui, souvent, jouent un rôle primordial dans leur administration, les initiatives soutenues par le mouvement syndical libre seront vouées à l’échec et la vie économique de tous les pays ira se détériorant jusqu’à créer des situations qui sont simplement catastrophiques pour l’ensemble de l’humanité.

Convaincus de cette vérité première et convaincus de la nécessité de vaincre ce péril, et de sauver la classe sociale que nous représentons, nous sommes pénétrés de la nécessité de renforcer le mouvement syndical pour qu’il joue le rôle qui lui revient dans le monde entier, non seulement comme défenseur du niveau de vie matériel des peuples, mais aussi comme partenaire actif dans la vie de la communauté, en fait, comme il a prouvé être capable de le faire, comme inspirateur de l’ensemble de la vie sociale et politique de tous les peuples libres du monde.

C’est au nom de ce sens de la solidarité internationale et de cet esprit de lutte que je vous salue ici. De plus, je suis inspiré d’un grand espoir. Je suis convaincu que la démocratie ouvrière française, et plus particulièrement vous qui militez au sein de Force Ouvrière, n’oublierez jamais la classe ouvrière espagnole et que vous saurez toujours l’aider de toutes vos forces jusqu’à ce que ma patrie, aujourd’hui écrasée et sous le régime totalitaire phalangiste, retrouve la liberté et qu’à nouveau les droits de l’homme qui sont à la base de la liberté de tous les peuples y soient reconnus à mes compatriotes."

La CGT-Force Ouvrière aux cotés des Républicains espagnols

1953

L’année suivante, le 28 février 1953, Tomàs Centeno, syndicaliste et président de l’UGT clandestine d’Espagne, fut assassiné dans les geôles franquistes. Un grand meeting de protestation eu lieu à Toulouse le mois suivant, auquel participa Bernard Abadie, Secrétaire Général de l’Union Départementale.

Sur cette photo prise lors de ce Meeting de protestation contre la tyrannie franquiste, on note la présence de gauche à droite au premier rang de Bernard Abadie, de Pascual Tomàs, Trifon Gomez, Rodolfo Llopis, l’orateur Raymond Badiou, Maire Socialiste de Toulouse, Gabriel Pradal Gomez à sa gauche.

Bernard Abadie, Secrétaire de l’Union Départementale CGT- Force Ouvrière de 1948 à 1963.

1958

Quels sont les relations qui existaient entre l’UGT et l’union Départementale de la Haute-Garonne CGT-Force Ouvrière en 1958 :

Le 1er Mai 1958 se déroule un grand meeting, 30 bis rue Valade, organisé par l’UGT et La CGT-FORCE OUVIERE Intervenants/ Armentiaz Miguel, membre de la Commission Exécutive de l’UGT et Lebourre Raymond Secrétaire Confédéral CGT-FORCE OUVRIERE.

Lettre de Pascual Tomàs, Secrétaire Général de l’UNION GENERAL DE TRABAJADORES DE ESPANA EN EXILIO à Bernard Abadie Secrétaire Général de l’Union Départementale des syndicats confédérés FORCE OUVRIERE / 12 MAI 1958/

« Cher Camarade, Nous avons vu votre invitation pour assister au XI Congrès de votre Union Départementale qui aura lieu le 17-18 mai.

La Commission Exécutive a conféré à notre Secrétaire adjoint, camarade Manuel Muino, la représentation, de l’U.G.T. comme délégué fraternel au Congrès. Je vous apporterai notre salutation et nos amitiés syndicalistes. Recevez chers amis nos salutations les plus fraternelles. Le Secrétaire Général Pascual Tomàs".

1ER MAI 1960

LA VOIX DE L’U.G.T. D’ESPAGNE Extrait de la Dépêche du Midi du 2 Mai 1960.

« Comme tous les ans, la CGT-FO a essentiellement marqué le 1er Mai par un Meeting qui s’est déroulé au cours de la matinée, dans la Salle Léon Jouhaux, [ rue Valade] sous la présidence de M. Bernard ABADIE, Secrétaire de l’Union Départementale.

M. ABADIE tint notamment à assurer les travailleurs espagnols de l’inaltérable amitié des Militants de Force Ouvrière à leur égard.

LA VOIX DE L’U.G.T. D’Espagne

« M. Pradal-Gomez s’adressera d’abord à l’auditoire en français, remerciant chaleureusement des dirigeants de FO du fraternel appui qu’ils ne cessent de donner à l’U.G.T.. Puis, parlant en espagnol, M. Pradal-Gomez évoqua pour ses compatriotes, les 1er Mai d’autrefois, ceux de l’époque de la monarchie, dans les années 1920 principalement, alors qu’on pouvait encore, en Espagne, célébrer la Fête du Travail. Maintenant, cela n’est plus possible et l’orateur en vint ainsi à stigmatiser les souffrances endurées par la classe ouvrière espagnole, dont certains leaders sont maintenus en captivité dans des conditions véritablement inhumaines, comme cela se passe, par exemple, dans la terrible prison de Carabanchel, près de Madrid, où les sévices infligés à un détenu ont amené les Camarades de ce dernier à déclencher, tout récemment, une grève de la faim. Le représentant de l’U.G.T. poursuit son intervention en Français ».

M. Pradal-Gomez termine en disant : « Certains signes très nets permettent de penser qu’une évolution est en train de se réaliser dans les couches travailleuses de ce pays et on peut raisonnablement espérer qu’en dépit des encouragements que lui prodiguent nombre de nations démocratiques, le franquisme finira par faire place à un régime de justice sociale.

1 MAI 1961

Le Premier mai 1961 a lieu 30 bis rue Valade un grand meeting en présence de Pascoual Tomas Secrétaire Général de l’UGT et de Rober Bothereau Secrétaire Général de la CGT-FO et Vice-Président de la Confédération Internationale des Syndicats Libres.

1 Mai 1962

Le 1er Mai 1962 a lieu, 30 bis rue Valade un grand meeting avec la participation de Miguel Armeintia, membre du comité exécutif de l’UGT d’Espagne en exil et Robert Bothereau, Secrétaire Général de la CGT-FO et Vice-Président de la CISL.

1 MAI 1968

Le premier mai, l’U.D.F.O. et les groupements constituant l’alliance syndicale en exil se réunirent dans le cadre d’un meeting d’information au Ciné Espoir de Toulouse. La Dépêche du Midi du 2 mai 1968 rendit compte de cette réunion tenue avec nos camarades espagnols. André Bergeron apporta le salut de la Confédération FO et de la Confédération Internationale des Syndicats Libres ; il rendit hommage aux syndicats espagnols et déclara également qu’à l’avenir, l’Espagne ne pouvait laisser personne dans l’indifférence : il s’agissait de penser à la succession du Caudillo. Cependant, la démocratie ne pouvait être mise en place dans les conditions connues par le passé. Au regard des Pays de l’Est, il se félicita de la rupture avec l’unité syndicale et de la création de la Confédération Internationale des Syndicats Libres. André Bergeron évoqua l’aide aux Pays sous-développés et plaida pour une politique économique et sociale plus juste.

Les orateurs espagnols protestèrent également contre l’attitude d’une presse qui stigmatisait l’action des « commissions ouvrières » tolérées par Franco ; ce dernier voulait faire diversion à l’opposition classique, constituée par l’U.G.T., la C.N.T., et la S.T.V, les responsables de l’opération du premier mai en Espagne, dont les syndicalistes attendaient beaucoup. Parmi les personnalités présentes, Pascuàl Thomas, secrétaire général de l’U.G.T., M. Miuno, secrétaire général adjoint de l’U.G.T.

29 MARS 1969

Meeting de soutien au Peuple Espagnol au siège de l’Union Départementale CGT-FO de la Haute-Garonne.

Cliquez sur le lien pour lire le compte-rendu :

http://31.force-ouvriere.org/MEETING-DE-SOUTIEN-AU-PEUPLE

Toulouse fut la Capitale de l’exil républicain espagnol et l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière, accueillait, 30 bis rue Valade, les Camarades de l’U.G.T. et du P.S.O.E.

Pascual Thomas, Felipe Gonzalez, y ont tenu des réunions. Bernard Abadie Secrétaire de l’Union Départementale de 1948 à 1963, comme, Pierre Barthès, Secrétaire de l’Union Départementale, de 1963 à 1979, étaient toujours prêts à accueillir chaleureusement nos Camarades espagnols : Un grand nombre de ceux-ci étaient adhérents à la CGT-FO et occupaient diverses responsabilités syndicales. Par la suite Maurice Gendre. Secrétaire Général de 1979 à 1995. continuera ces relations , dans le même esprit fraternel.

A la mort de Franco et au rétablissement de la Démocratie en Espagne, une page d’Histoire se tournait.

Il est vrai que nos anciens sont restés discrets sur l’aide et le soutien qu’ils apportèrent aux républicains espagnols. En aucun cas, ils n’ont voulu « instrumentaliser » leur action commune : il nous appartient de rappeler cette période ou les syndicalistes de l’UGT et de la CGT-FO eurent la même attitude à l’égard du régime franquiste. L’histoire des républicains espagnols dans la région toulousaine fut écrite par des historiens qui ont occulté par ignorance peut-être, la réalité syndicale de cette période. Voir le livre : "les républicains espagnols en Midi-Pyrénées" ouvrage collectif sous la direction de François Godicheau.

Le soixantième dixième anniversaire de « La Rétirada » fut l’occasion de commémorer ce douloureux événement. Le samedi 7 février 2009 eut lieu à TOULOUSE une cérémonie commémorative à la Casa de España. Notre organisation syndicale y était représentée, puis eut lieu dans la cour Henri IV au Capitole une exposition organisée par la Mairie de Toulouse sur le thème de l’exil espagnol à Toulouse : notre contribution se fit au travers de quelques affiches syndicales qui rappelaient la tenue de plusieurs Premier Mai organisés conjointement entre l’UGT et La CGT-Force Ouvrière.

Notre camarade Francisco Folch entre, à gauche sur la photo, Robert Chrusciel Trésorier de l’UD CGT-FO et Georges Portalès, Responsable de la Commission Histoire, lors de l’inauguration du quai de l’exil Républicain espagnol.

Francisco Folch, 93 ans aujourd’hui, fut capitaine d’une batterie de l’armée républicaine qui livra le combat, contre l’armée franquiste, sur l’Ebre.. Francsisco Folch et Rafael Gandia furent les figures de proue des républicains espagnols en exil à Toulouse, ils se réunissaient régulièrement au siège de l’Union Départementale CGT-Force Ouvrière.

Au centre de la photo, notre camarade et ami Manuel Simon, Syndicaliste de l’UGT et qui fut Directeur du Bureau des activités pour les travailleurs du Bureau International du Travail à Genève. Manuel Simon, milita aux Jeunesses Socialistes SFIO et JSE –Jeunesses Socialistes Espagnoles de Toulouse dont le siège se trouvait 69 rue du Taur.

Voici un court extrait de l’intervention que fit Manuel Simon ce jour là. : Après avoir remercié le Maire et les élus pour avoir organisé cette manifestation et après avoir retracé un historique de la présence des Républicains espagnols à Toulouse.

Monsieur le Maire,

Je voudrais en premier lieu remercier la mairie de Toulouse d’avoir pris l’initiative qui nous réunit aujourd’hui et ce dans le cadre de la récupération de la mémoire historique de cette ville et région. Nous sommes, nous aussi, en Espagne, engagés, comme vous, dans cet effort de justice historique. La France et Toulouse n’avaient jamais connu, durant leur longue histoire de migrations, une vague aussi considérable tant par sa durée que par son importance comme celle occasionnée par la guerre civile espagnole.

Ces arrivages soudains et massifs de citoyens espagnols ont bien souvent suscité des inquiétudes et des préventions compréhensibles compte tenu du contexte du moment.

Mais si Toulouse a permis à mes compatriotes de continuer à vivre à un rythme ibérique elle leur a offert également la possibilité de s’intégrer par le travail, la scolarisation de ses enfants, le métissage, et la possibilité d’obtenir, pour ceux qui le souhaitaient, la nationalité française.

Malgré le traumatisme de la défaite et les difficultés de tout ordre liées à leur exode les réfugiés se mirent à reconstruire dès le début de leur exil leurs organisations politiques et syndicales. Cette réorganisation commença dans les camps d’internement car c’était là que les solidarités se réaffirmaient. Surmonter la défaite et l’exil passa par l’affirmation d’une identité et la loyauté à leurs idéaux.

Cette période fut très difficile, complexe et changeante, elle fut marquée - aussi pour les exilés- de situations erratiques, précaires ainsi que par des combats menés sur différents fronts : le travail obligatoire, la privation des libertés et les déportations. De nombreux républicains exilés reprirent la lutte coude à coude auprès des résistants français avec l’espoir de libérer l’Espagne en même temps que le pays qui les avait accueillis.

L’engagement exemplaire de nos compatriotes, l’activité de leurs dirigeants politiques et syndicaux, des intellectuels et des artistes ainsi que la profonde insertion de la majorité des réfugiés dans la société française et toulousaine ont forgé une image positive et fréquemment imprégnée de respect et d’admiration.

Il correspondait, en effet, aux républicains espagnols de faire de la politique tout en vivant dans un monde occidental de Démocraties au cours d’une période de pleines et extraordinaires transformations des réalités mondiales et ils se devaient de le faire sans jamais oublier leur priorité suprême : libérer le peuple espagnol de la dictature franquiste sans renier leurs passés respectifs et regardant vers l’avenir de façon à situer l’Espagne sur le chemin de l’histoire. La fidélité à leurs idéaux et une éthique exemplaire étaient leurs seuls armes et outils de travail.

Je me dois en tant que représentant de l’Union Générale des Travailleurs d’Espagne à Toulouse et ayant l’honneur et le privilège de partager la militance de cette organisation syndicale historique de plus de 120 ans ; je me dois, disais-je, d’associer tous les militants et dirigeants de l’UGT à l’hommage qui est rendu aujourd’hui à l’exil et qui, pendant plus de 40 ans hors de leur Pays, ont su donner le meilleur d’eux-mêmes pour le maintien, le renforcement et l’adaptation de nos organisations politiques et syndicales tout au long de notre diaspora.

Entre 1944 et 1973 l’UGT a célébré 12 Congrès statutaires. Tous se sont tenus à Toulouse. Le dernier d’entre eux s’est déroulé en 1973 dans la Salle Léon Jouhaux du siège départemental de Force Ouvrière.

La solidarité dont a joui l’UGT tout au long de ces 40 années de lutte antifranquiste, non seulement de la part des organisations sœurs de France mais aussi du monde entier, est passée par Toulouse de congrès en congrès et nous a permis de rendre à la classe ouvrière, à la société et à la démocratie espagnole un des plus importants instruments politiques et sociaux qui a, sans aucun doute, joué un rôle déterminant pour la récupération et la consolidation de la démocratie en Espagne.

Mais il faut dire aussi que l’exil espagnol dont l’épicentre, en tout cas pour nous, s’est trouvé à Toulouse a énormément contribué à la rapide réinsertion de l’Espagne en Europe grâce à l’ancienneté des liens tissés par les réfugiés et les dirigeants européens à travers les organisations françaises, européennes et internationales dans lesquelles ils ont participé activement. Ceci ne fut pas le cas pour les autorités franquistes.

Enfin on peut dire aussi que l’évolution de la représentation ainsi que les apports des républicains espagnols au tissu social et à la vie culturelle de cette région et de tant d’autres ont contribué indéniablement et de façon concrète à la construction européenne actuelle. Les exilés étaient sincèrement et viscéralement partisans de l’Europe unie.

Monsieur le Maire, nous aimerions qu’il puisse être envisagé de nous retrouver à nouveau, cette fois-ci en territoire espagnol, pour nous permettre à nous, peuples d’Espagne, de rendre hommage à un grand nombre d’hommes et de femmes venus de cette région et du reste de la France combattre le fascisme international et aider la République espagnole. Beaucoup d’entre eux reposent dans le fond de nos vallées et sur les flans de nos Pyrénées. Ils méritent eux aussi d’être mis à l’honneur aujourd’hui. A eux, à l’exil républicain et à vous Monsieur le Maire, représentant des citoyens de Toulouse un grand merci.

Muchas gracias.

Cette journée fut empreinte d’une grande émotion pour nous et pour tous ceux qui y assistèrent . Les élus, les toulousains, les syndicalistes espagnols, les anciens exilés qui ont fait « souche » à Toulouse accompagnés de leurs enfants et petits enfants formèrent ce jour là une communauté qui donne tout son sens à notre -Liberté Egalité Fraternité, traduite pour ce jour en-Libertad Igualda Fraternidad.

Page d’Histoire :Georges Portalès, Responsable de la Commission Histoire de l’Union Départementale FO de la Haute-Garonne.

Toulouse, le 28 août 2009 mailto:georges.portales@numericable.fr

Site à visiter sur l’Histoire de l’Union Générale des Travailleurs espagnols.

http://www.ugt.es/ugtpordentro/cronofrances.html

Voir également la biographie de Rodolfo Llopis en cliquant sur le lien :

http://31.force-ouvriere.org/LLOPIS-FERRANDIZ-Rodolfo