Dans un document officiel délivré le 2 août 1952, par Maurice Fournie, Chef Régional du Réseau « Action P.T.T. » et Commandant des F.F.I.( Force Française de l’Intérieur ) N° 16.114 de Toulouse on peut lire :
« Madame Dauriac, née le 10 octobre 1900 à Luchon, grade Administratif : Contrôleur Principal PTT, a eu une activité dans la résistance depuis mars 1943. ACTIVITE : Agent de renseignements, de liaisons. Epouse d’un résistant affilié à plusieurs réseaux qui fut arrêté par la gestapo et déporté, elle a été un agent très sûr et très actif pour la propagande, le recrutement et liaison. Chargée du service des abonnements, elle a permis la réalisation, les installations téléphoniques destinées aux mouvements de résistance et fournissait tous renseignements sur les lignes-ennemies ainsi que les noms et adresses des abonnés mis sur écoute.
Ce document est contre-signé par F. Jourdan, Officier Liquidateur du réseau « ACTION P.T.T. »
Au-delà se son action dans « Action P.T.T. », Marie Dauriac était une aide précieuse pour son mari Sylvain Dauriac : membre du CAS (Comité d’Action Socialiste dans la clandestinité) et membre du réseau « BRUTUS », entre autre.
Le couple Dauriac fera de leur domicile rue Caraman, un lieu de réunions clandestines. Gaston Defferre, membre du réseau « BRUTUS » trouve refuge lors de ses passages à Toulouse.
Sylvain Dauriac était un syndicaliste tout comme son épouse Marie, Ils fréquentaient la Bourse du Travail et l’Union Départementale des Syndicats dirigée par Julien Forgues. Henri Noguères, éminent historien et Résistant rapporte sur Julien Forgues "qu’il était de la tendance Jouhaux…son milieux a été des premiers milieux moralement résistants que j’ai rencontrés. ( Page 326 tome I Histoire de la Résistance) –Raymond Naves, syndicaliste lui-même donnait des cours de Français à la Bourse du Travail.
Sylvain Dauriac occupait le poste de trésorier dans la CGT clandestine. Avec Raoul Marty, Secrétaire du Syndicat de la Manufacture des Tabacs et membre du Comité Départemental de Libération dans la clandestinité, ils remplaceront Julien Forgues lorsque celui-ci sera arrêté parla police de Vichy et mis en résidence surveillée à Saverdun dans l’Ariège en mai 1943.
Nous retrouverons, après la guerre, Sylvain Dauriac, Président de l’Assemblée Constitutive de la CGT-Force Ouvrière qui s’était tenue 19 décembre 1947 au café « Le Florida » Arcades du Capitole : Raoul Marty deviendra le premier Secrétaire Général de l’Union Départementale de la Haute Garonne, lorsque les communistes investiront la Bourse du Travail.
Sylvain Dauriac fut arrêté par la gestapo le 24 février 1944 à 9 heures du matin, sous les yeux de sa fille Sylvette. Marie était absente du domicile et échappa ainsi à l’arrestation. Durant cette période de nombreux Résistants toulousains furent arrêtés et déportés : Patez, Raymond Naves, les frères Lion, et bien d’autres. Internés tous deux à Buchenwald, Sylvain Dauriac verra mourir son frère de combat, Raymond Naves, atteint d’une maladie infectieuse.
Page d’Histoire Georges ¨Portalès Toulouse le 24 avril 2009