Sylvain Dauriac est né le 4 juillet 1894 à Aurignac. Après une carrière militaire, combattant de la première guerre mondiale, il entre à la Caisse Régionale des Vieux Travailleurs où il est nommé commis le 1 octobre 1936, puis caissier le 1 janvier 1937.
Durant la guerre, le bureau de Sylvain Dauriac était situé rue du Poids de l’Huile à Toulouse. Il entre en Résistance dès 1940 aux cotés de Jean Chaubet, avec qui il fonde le groupe « Franc-Tireur », il multiplie les contacts et les activités et devient l’un des responsables du réseau « Brutus » pour la ville de Toulouse. Il met son domicile à disposition de la Résistance.
Suite à une dénonciation, Sylvain Dauriac est arrêté par la Gestapo. Le même jour, la police allemande arrête Raymond Naves et plusieurs membres du réseau Brutus ainsi que du Comité d’Action Socialiste : Sylvain Dauriac faisait parti des deux organisations. Conduit à la prison Saint Michel, il est ensuite interné au camp de Compiègne. En mai 1944, Sylvain Dauriac est déporté à Auschwitz, puis trois mois plus tard au Camps de Buchenwald. Il subira la cruauté et la sauvagerie nazie : il fut tatoué sous le numéro 185 380. Il y trouvera d’anciens camarades et intègrera avec eux l’organisation clandestine du camp. En mai 1945, le camp est enfin libéré par l’armée américaine.
Il fut rapatrié le 17 mai 1945 : ses camarades, ses collègues de travail et sa famille l’accueillirent à la gare Matabiau. Il revint fatigué et amaigri : il avait perdu 44 kilos, nous avions de la peine à le reconnaître, dira Serge Vila Mir dans son témoignage. Après 6 mois de convalescence, il réintégra son poste de travail et sera muté le 11 novembre 1946 à la Caisse Régionale de la Sécurité Sociale
Syndicaliste de premier plan, il présida l’Assemblée Générale Constitutive de l’Union Départementale C.G.T.-Force Ouvrière de la Haute Garonne, qui devait se tenir le 19 décembre 1947 au Café « Le Florida » Arcades du Capitole.
Militant à la Fédération des Employés et Cadres, il fut à l’origine de la Convention Collective Nationale des Employés et Cadres de la Sécurité Sociale et fut Cofondateur de la Caisse de Prévoyance du Personnel des Organismes Sociaux et Similaires (CPPOSS) dont il fut administrateur pendant des années. Il fut Cofondateur de la Société Mutualiste du Personnel des Organismes Sociaux de la Haute Garonne, aujourd’hui MPOSS. Enfin il devint administrateur de la CPAM, de la CRAM ainsi que des hôpitaux de Saint Gaudens et de Luchon.
Son épouse fut une Résistante et une syndicaliste à FO-PTT. Sa fille Sylvette Gaillard-Dauriac aujourd’hui à la retraite est l’une des responsables de l’amicale du Musée de la Résistance et de la Déportation, à Toulouse. Elle fut Présidente de la Coopérative des PTT et une militante CGT-F.O.
Sylvain Dauriac fut fait Grand Croix de la Légion d’Honneur. Il décéda le 12 décembre 1969. Il avait participé à son dernier Congrès de la Fédération des Employés et Cadres qui s’était tenu à Toulouse en mai 1968. L’Union Départementale l’avait mis à l’honneur lors de la commémoration du vingtième anniversaire de la création de la CGT-FORCE OUVRIERE. Une rue de Toulouse et une école portent son nom. Sylvain Dauriac, profondément attaché aux valeurs humanistes, militait avant-guerre au sein de la Ligue des Droits de l’Homme.
Devoir de mémoire : page réalisée par Georges Portalès : Sources-Archives Départementales ; Michel Goubet « la Résistance et les années noires » ; Elérika Leroy « Toulouse mémoire de rue. » Témoignage : Serge Vila Mir . Source : Archives Départementales 31 - Thèse de Yannick DELPOUX "Etude sur la scission de la CGT et la naissance de la CGT-FORCE OUVRIERE en HAUTE-GARONNE de Janvier 1936 à Décembre 1948" - Direction de Thèse : Rolande TREMPE.
Georges PORTALES, Membre de l’A.E.R.I.
Toulouse le 14 avril 2008
Voir aussi fiche Maitron :http://31.force-ouvriere.org/DAURIAC-Sylvain